Toto Pissaco

Peintre et illustrateur
Il a vécu son enfance dans une cité HLM de banlieue parisienne, bercé par les chansons de Mireille Matthieu, la lecture des œuvres de Pierre Bellemare et les visites au château de Versailles. « Adolescent, raconte-t-il, je dessine une bite ailée sur un mur de mon quartier fraîchement repeint. C’est de cette première expérience qu’est probablement née ma vocation artistique. » Sa vie se partagera désormais entre peinture, masturbation et alcool. « J’ai parfois arrêté la peinture et l’alcool, confie l’artiste, mais jamais le reste. » Sous le pseudonyme guilleret qu’il s’est choisi, il se met à l’œuvre sur des supports de récupération (papier d’emballage, cartons, cartes routières, etc.) puis sur des toiles et du papier en mixant différentes techniques : huile, acrylique, gouache, pastels gras. Son art très coloré est souvent teinté d’un érotisme jovial. « Dans la réalité, explique-t-il, je trouve en effet qu’une bite c’est vraiment très laid mais drôle à peindre, bref, tout le contraire d’une petite foufoune. » Nombre de ses œuvres finissent mal. « Je rejette tout ce que je n’aime pas ou plus. Il est ainsi fréquent qu’une même toile me serve de support pour plusieurs peintures différentes, d’autres n’ont pas cette chance et finissent brûlées, déchirées ou jetées selon ma très mauvaise humeur du moment. Pseudo artiste mais vraie feignasse doublée d’une crapule artistique, j’ai donc trouvé dans la peinture le moyen idéal pour ne pas bosser et faire ce qui me plaît. »
- Illustration : L’enfilade, de Bruno Pochesci
Le Novelliste #01 – page 113