Théophile-Alexandre Steinlen
Peintre lithographe & Illustrateur
(1859-1923)
Né le 20 novembre 1859 dans un milieu bourgeois de fraîche date, son grand-père était un peintre lithographe allemand émigré en Suisse, et son père devint agent postier à Lausanne. Il part pour la France en 1879 et s’installe à Montmartre en 1883. Naturalisé Français en 1901, cet anarchiste est toujours célèbre aujourd’hui pour ses innombrables peintures, affiches et gravures, dont l’enseigne du Chat Noir qui continue à entretenir le souvenir de ce cabaret. Steinlen est aussi un défenseur des opprimés, révolté contre les injustices sociales, et un amoureux des chats, thèmes principaux de son travail personnel. On connaît moins bien son action directe alors qu’il réside dans sa maison baptisée « Cat’s cottage », située en bordure du maquis sur la butte, dont la porte était toujours ouverte aux miséreux – félins comme humains – qui se réfugiaient sur ce terrain vague, et à qui il offrait le gîte et le couvert. C’est ainsi qu’il rencontre en 1889 Jehan Rictus quand celui-ci s’appelle encore Gabriel Randon, poète famélique et clochard qu’il présentera au milieu bohème, le dessinant sous les traits de l’artiste maudit avant d’illustrer ses publications. Jusqu’à la fin de sa vie, le 14 décembre 1923, Steinlen demeurera un artiste en lutte, qui s’engagea au côté des dreyfusards, dénonça la Grande Guerre, et qui milita pour la constitution d’un syndicat des artistes peintres et dessinateurs.
- Illustration : À vau-la-rue, de Camille Lemonnier
Le Novelliste #02 – page 191