Robert Barr
Auteur
(1850-1912)
Né à Glasgow le 16 septembre 1850, Robert Barr a quatre ans lorsque sa famille émigre au Canada. Après avoir assisté son père charpentier, il s’oriente vers l’enseignement. En 1874, il est nommé directeur d’école dans la ville frontalière de Windsor, mais ce conteur né brûle du désir de prendre la plume. Ses textes étant refusés par les journaux canadiens, il se tourne vers leurs concurrents américains. En 1876 – année de son mariage –, il entre comme reporter au DETROIT FREE PRESS. En 1881, son directeur l’envoie à Londres pour y créer une édition anglaise du journal – c’est un succès, qui tranche par sa tonalité sur la presse de l’époque. Les années suivantes le voient s’activer comme éditeur mais aussi comme auteur. Paru en 1892, In a steamer chair est un recueil de nouvelles qui touche à tous les registres. Deux autres suivent assez rapidement : The face and the mask (1894) et surtout Revenge ! (1896) où il parvient au sommet de son art de novelliste. Il ne néglige par pour autant de se lancer dans l’écriture de romans. In the midst of alarm (1894) s’inspire de sa jeunesse au Canada, pays qui sert également en partie de cadre à A woman intervenes (1896), roman d’aventures romantiques, tandis que The mutable many (1896) lorgne davantage vers le roman social. En 1892, après s’être assuré la collaboration du grand Jerome K. Jerome, il fonde THE IDLER, un des plus célèbres mensuels illustrés de cette époque où il publie Conan Doyle, Mark Twain, H.G. Wells, Stephen Crane, William Hope Hogdson, etc. À en croire les témoignages qui nous sont parvenus, Robert Barr était très apprécié de ses contemporains, non seulement pour ses qualités littéraires mais aussi pour sa personnalité généreuse sous des dehors bourrus et parfois colériques. L’humour et le sens de la chute sont les principales caractéristiques de ses récits. Bien souvent, ses histoires reposent sur de multiples rebondissements et retournements de situation. Ses romans historiques n’ont aucune prétention didactique et se réclament de Walter Scott et d’Alexandre Dumas : preux chevaliers, gentes dames, félons retors y caracolent en une succession de hauts faits et de prouesses. Ce sont des œuvres de distraction pure, rehaussés par la malice de l’auteur, certainement pas dupe des clichés qu’il manipule. Ses récits policiers font preuve de la même verve, et ce sont eux que la collection BASKERVILLE créée par Jean-Daniel Brèque s’attache à faire redécouvrir au travers des quatre volumes consacrés au personnage de Lord Stranleigh : Lord Stranleigh (1908), Lord Stranleigh, millionnaire (1909), Lord Stranleigh, philanthrope (1911) et Lord Stranleigh en Amérique (1913). Installé à Woldingham, dans le Surrey, après avoir établi sa fortune à la seule force de sa plume, Robert Barr y meurt le 22 octobre 1912 d’une maladie cardiaque aggravée par les effets de la goutte.
- Comment écrire une nouvelle
Le Novelliste #01 – pages 186 à 191