Ce roman, paru en 1908, est étonnant à plus d’un titre. D’abord, il s’agit d’une tentative réussie pour imaginer la vie que devaient mener nos lointains ancêtres en laissant s’exprimer l’un de ceux qui l’ont vécue. Ensuite, c’est là l’unique témoignage d’un talent dont on ne peut qu’imaginer les fruits qu’il aurait pu donner, l’auteur étant mort prématurément avant même la parution de son livre. Également illustrateur, Peter B. McCord se glisse si bien dans la peau de son héros que par leur véracité ses écrits entraînent le lecteur dans un monde où la survie même est une lutte de tous les jours, et la soif de puissance et de domination un démon contre lequel il est vain de lutter. Mémoires d’un homme des cavernes, pour la première fois traduit en français, est une œuvre âpre et puissante jusque dans sa brièveté.