« Une dissection de la nature humaine, dans ses marges humorales, dans ses croyances et ses superstitions angoissées, dans sa complexion spleenétique, dans ses corps torturés et mutilés, voilà à quoi nous invite l’auteur dans ces treize – le nombre n’est pas anodin – textes où se mêlent onirisme noir et absurde lumineux, qui s’inscrivent d’emblée dans la lignée d’auteurs du dix-neuvième siècle comme Baudelaire, Lautréamont, Nerval ou Barbey d’Aurevilly. À l’obscure lumière de ces derniers, la lecture de ce recueil s’apparente ainsi à une promenade baroque dans le cimetière de destins tourmentés et suppliciés, un soir de ciel bas, à la tombée de la nuit. Mais Nicolas Liau se reconnaît aussi une affinité particulière pour « la surnature rustique et la verve imagée » de Claude Seignolle, à l’enseigne de son étrange, marqué au fer rouge de ses histoires vénéneuses de diable, de sorcières et autres cruautés littéraires. Tous ses personnages magnifiquement dépeints, au destin funestement dessiné, semblent, dans le même souffle expiré et souffreteux que ces maîtres, nous susurrer de ne pas oublier que toutes, tous, l’on va mourir, et que c’est cette conscience lourde de sens qui a mené l’écriture de ces contes philosophico-fantastiques. »
Olivier Stroh
Remarqué par Claude Seignolle, dont il admire la flamboyante plume soufrée, Nicolas Liau n’a d’yeux et de cœur que pour les belles et brèves histoires qui tournent mal, celles qui racontent l’horreur et le cauchemar avec la langue des poètes. Auteur d’une promenade littéraire autour des superstitions berrichonnes (Les Épouvantails du Maufait, Pimientos / Arteaz, 2012), il a également cosigné avec son frère Florent un recueil de fabulettes infanticides : C’est encore loin la mort ? (Mythologica, 2016). Esquilles et lambeaux est son troisième recueil de nouvelles paru chez Flatland éditeur, après Quand je serai grand, je serai mort (2020) et L’Ange de la mélancolie (2021).