James Abbott McNeill Whistler
Peintre et graveur
(1834-1903)
Peintre et graveur américain lié au mouvement symboliste et impressionniste, Whistler est né à Lowell, ville industrielle du Massachusetts. Alors qu’il a huit ans, il suit sa famille dans ce qui est alors l’empire russe et s’inscrit à l’Académie des beaux-arts de Saint Petersbourg. Plus tard, il revendiquera la Russie comme son lieu de naissance, même s’il garde la nationalité américaine. « Je suis né où et quand je veux, déclarera-t-il, et je ne veux pas être né à Lowell. » En 1848, la famille s’installe à Londres, mais suite au décès du père, Whistler et sa mère retournent vivre dans le Connecticut. En 1855, à la faveur d’un petit héritage, il part étudier la peinture à Paris. L’année suivante il s’inscrit à l’atelier de Charles Gleyre où il côtoie George Du Maurier, qui le dépeint dans son roman Trilby (1894) sous les traits de Joe Sibley. On considère également qu’il fut l’un des modèles de Marcel Proust pour le personnage du peintre Elstir dans À la recherche du temps perdu. Entre Paris et Londres, sa vie est ensuite vouée à la peinture et à une vie de bohème qui fait de lui un personnage haut en couleurs, ce qui ne nuit en rien à sa réputation de peintre célébré pour ses portraits de personnalités. Il fut l’ami de bien des artistes de son temps (dont Robert Barr, amateur d’art, qui chercha à favoriser sa carrière), mais il se fit également des ennemis. En 1878, il poursuit en justice pour diffamation le critique John Ruskin qui s’en est violemment pris à son Nocturne in black and gold, procès qu’il gagnera mais qui le ruinera en frais de justice. Mondialement connu de son vivant, Whistler meurt comblé d’honneurs. D’excellents juges en matière d’art le considèrent même comme l’un des peintres majeurs de son temps. Pourtant, assez rapidement, la réputation de cet artiste versatile déclinera, et ce n’est qu’à la fin du vingtième siècle que l’importance de son œuvre sera de nouveau admise.
- Illustration : Comment écrire une nouvelle, de Robert Barr
Le Novelliste #01 – page 187