Georges Eekhoud
Auteur
(1854-1927)
Naissance à Anvers, le 27 mai 1854, dans un foyer modeste mais dont la branche maternelle est aisée à défaut d’être patricienne comme la légende l’affirme : sa grand-mère, qui l’élèvera, était négociante en tabac. Ses mère et père ont 34 et 35 ans.
Mort de sa mère, Guiliemine Oedenkhoven, commerçante en lingerie, le 1er mai 1860. Son oncle maternel, Henri Oedenkhoven, officier du génie reconverti en industriel, devient son tuteur en 1862. Mort de son père, Ferdinand Eekhoud, agent d’assurance, le 11 juin 1865. Après des débuts scolaires dans les écoles de Malines, son tuteur le met en pension en 1866 dans un établissement international suisse que fréquentent ses fils. Le 18 juin 1871, la mort de son tuteur l’émancipe. Fin 1872, il intègre l’école militaire, dans l’artillerie du génie, il en est renvoyé six mois plus tard.
Son répétiteur était Charles de Coster (auteur de La Légende et les Aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandres et ailleurs (1867). Franc-maçon et anticlérical, il lui offre son premier contact direct avec le récit national. S’il vit ensuite la vie joyeuse à Anvers jusque 1875, il ne dilapide pas pour autant son héritage. C’est en 1875 qu’il commence à gagner sa vie dans le milieu éditorial et qu’il cherche à publier. Dès lors, il rencontrera les écrivains et poètes autant parisiens que belges, allemands ou néerlandais. Myrtes et cyprès (poèmes, 1877) • La Danse macabre du pont de Lucerne (nouvelle, 1878).
Mort de sa grand-mère maternelle, Catherine Cornélie Smits, le 10 août 1879. Georges Eekhoud s’installe dans une maison achetée dans La Campine, à Kapellen, qu’il revendra en 1895, avec Cornélie Van Camp, jusqu’alors cuisinière chez la vieille dame. Ce compagnonnage durera jusqu’en 1920.
Il rejoint la revue et le mouvement LA JEUNE BELGIQUE en 1881, rassemblement des jeunes artistes nés après la fondation du royaume. Installation à Bruxelles en 1882. Kees Doorik (1883) • Kermesses (1885) • Les Milices de Saint-François (1886). Mariage avec Cornélie en 1887. Les Nouvelles Kermesses (1887) • La Nouvelle Carthage (1888) [ Espace Nord – 2015 ]. Rencontre avec Sander Pierron, futur critique d’art, en 1891. Il entretiendra avec le jeune homme, d’abord engagé comme secrétaire, une passion discrète et acceptée par leurs épouses. Les Fusillés de Malines (1891). En 1892, Cornélie et Georges Eekhoud adoptent Octavie, nièce de la première ; ils élèveront l’enfant. Le Cycle patibulaire (1892). En octobre 1894, il est nommé professeur de littérature à l’Université nouvelle. Mes communions (1895). Fondation de la revue LE COQ RUGE en 1895, en compagnie d’Émile Verhaeren, entre autres, après avoir quitté pour dissensions artistiques et politiques LA JEUNE BELGIQUE, afin de défendre une langue et une identité culturelle proches des siennes, flamande et francophone, toujours plus proche du peuple des villes et des campagnes. Escal-Vigor (1899) [ Ombres – 1999 & J. Flament – 2010 & Éd. Tusitala – 2017 ]. Du 24 au 27 octobre 1900, procès de Georges Eekhoud (et de Camille Lemonnier) à Bruges après la parution d’Escal-Vigor. Défendu par Edmond Picard, il est acquitté. Eekhoud sympathise avec son avocat, homme politique socialiste mais aussi antisémite. Il s’en écartera peu à peu. Athée déclaré, désormais sa défense de l’amour libre et de l’homosexualité s’affirment publiquement. L’Autre vue (ou Voyous de Velours en rééd.) (1904) [ GKC Question de genre – 2015 ]. En juillet 1906 il est nommé à titre définitif à l’école normale des instituteurs. Les Libertins d’Anvers. Légende et histoire des loïstes (1912) [ Éd. Aden – 2009 ]. À partir de 1916, il se déclare pour le pacifisme et correspond avec Romain Rolland. À la fin de la guerre, ses convictions le mettent en difficulté. Dernières Kermesses (1920). Mort de Cornélie Van Camp le 13 février 1920. En août, il est nommé par Albert Ier membre de l’Académie royale de langue et littérature française. Le Terroir Incarné (1922) • Magrice en Flandre ou Le buisson des mendiants (1927). Mort à Schaerbeek, où il était installé depuis 1882, le 29 mai 1927. Proses plastiques (posthume, 1929).
- Gentillie
Quand l’amour déraille – pages 22 à 48